Découvrez notre avis et la critique sur le film l’appel de la forêt avec Omar Sy et Harrison Ford !
Il y a eu des adaptations cinématographiques du roman classique de Jack London de 1903, l’appel de la forêt, qui remontent aussi loin qu’une version muette de 1923. Les traitements cinématographiques se sont poursuivis dans les années 1930 avec une adaptation mettant en vedette Clark Gable et Loretta Young. Et les versions suivantes ont eu des acteurs principaux qui comprenaient Charlton Heston et Rutger Hauer. Tous ces films avaient au moins une chose en commun : ils mettaient en scène un véritable chien.
Le chien dans l’appel de la forêt n’est pas un vrai, ce qui est assez perturbant
Ce n’est malheureusement pas le cas de la dernière version, qui met en scène Harrison Ford dans le rôle du prospecteur au grand cœur John Thornton. Qui crée un lien pendant la ruée vers l’or du Yukon avec un chien du St Bernard/Scotch Collie nommé Buck. Buck, qui se targue de passer la plus grande partie de son temps à l’écran est joué non pas par un ou plusieurs chiens. Mais par Terry Notary, un ancien du Cirque du Soleil très humain qui fait de la capture de mouvement.
C’est également le cas des nombreux autres chiens et autres animaux présentés. Ce qui donne à cet appel de la nature un aspect similaire à celui de films d’animation photoréalistes récents de Disney tels que Le Livre de la jungle et Le Roi Lion. Il n’est pas surprenant que le film marque les débuts du réalisateur Chris Sanders. Dont les précédents génériques comprennent Lilo & Stitch, How to Train Your Dragon et The Croods.
Le résultat est pour le moins déstabilisant sur le plan visuel. Bien que Notary et l’équipe des effets spéciaux fassent un travail aussi bon que la technologie le permet. L’expressif Buck n’a jamais vraiment l’air réel. Et on s’attend toujours à ce que lui et les autres animaux se mettent à chanter.
Le scénario change considérablement par rapport au livre
D’un autre côté, cela aurait pu être une approche raisonnable. Puisque cette version scénarisée par Michael Green prend des libertés considérables avec le matériel source et augmente considérablement le danger et le spectacle. Buck dans le film n’est pas seulement un chien intrépide et robuste. Il s’engage aussi dans un sauvetage sous-marin audacieux dans une rivière gelée et dépasse même une avalanche. Apparemment, les créateurs ont estimé que le récit de Londres n’était pas assez passionnant. Bien qu’il ravisse les lecteurs depuis plus d’un siècle.
Rien de tout cela n’a d’importance pour le jeune public auquel la cible s’adresse manifestement. Mais les spectateurs plus avertis grimaceront devant la façon dont tout a été exagéré dans des proportions comiques. Dans les premières scènes représentant la vie gâtée de Buck dans la maison d’une famille prospère dirigée par le juge Miller. Il fait le genre de ravages burlesques qui auraient fait honte à Beethoven.
Un élément important de l’intrigue est que Buck est tombé sous la propriété temporaire des frères et sœurs Hal. Et Mercedes, le premier insistant bêtement pour que Buck mène une meute de chiens sur une rivière gelée malgré le fait que la glace fond. Dans le roman original, ils finissent par se noyer avec Charles, le mari de Mercedes. Ici, Hal est transformé en un méchant hargneux qui s’en prend à Buck et Thornton jusqu’à la fin. Les Stevens, normalement fiables, sont encouragés à leur livrer le genre de tour de fouet à moustache qui fait tourner Snidely Whiplash. Et qui fait passer Hal pour un personnage animé lui-même.
Harrison Ford produit un très bon jeu d’acteur dans l’appel de la forêt
Heureusement, Harrison Ford qui porte une barbe blanche bien fournie, est présent pour apporter des nuances à la procédure. L’acteur chevronné livre un virage sensible dans le rôle du gentil Thornton, qui pleure toujours la mort de son fils. Puis se sépare de sa femme et nourrit son chagrin avec de l’alcool. Semblant plus investi à l’écran qu’il ne l’a été depuis un certain temps, Harrison Ford insuffle à sa performance typiquement discrète une profondeur émotionnelle émouvante qui est la meilleure chose dans le film. Bien que le fait qu’il raconte aussi l’histoire reflète davantage sa puissance de star que la logique du récit.
D’une durée d’à peine 100 minutes, l’appel de la forêt se déroule sans aucun doute assez rapidement et il a l’air formidable. Grâce à la belle photographie de Janusz Kaminski, doublement oscarisé. Les scènes dans lesquelles Buck fait partie d’un attelage de chiens de traîneau qui distribue du courrier. Dirigé par un couple de Canadiens français, sont particulièrement amusantes. Omar Sy et Cara Gee y jouent avec plaisir. Et les séquences finales, qui montrent que Buck succombe inévitablement à l’appel de la forêt et se lie avec une meute de loups de bois, sont émouvantes. Même si les animaux sont créés en images de synthèse.